Le mémorial du génocide de Gisozi

Situé à 3 km du centre de Kigali, le complexe mémoriel de Gisozi construit en 1999 est le plus grand site du pays quant au nombre de personnes qui y sont inhumées : 300.000 victimes retrouvées dans les rues de Kigali et ses alentours, abandonnées dans leurs maisons, jetées morts ou vivants dans des fosses communes, jetées dans des rivières,…

Le site propose une vaste exposition permanente qui retrace l’histoire du Rwanda depuis le 11ème siècle jusqu’à cette sinistre année de 1994. Une partie de l’exposition s’attache aux témoignages de la planification et de l’exécution du génocide, ses tristes conséquences ainsi que le processus de l’unité et de la réconciliation nationale entre Rwandais.

Les photographies, les objets personnels des victimes y sont présentés ainsi que les différents types d’armes utilisés par les génocidaires.

Outre l’histoire du génocide des Tutsi au Rwanda, une exposition comparative des différents crimes de génocide du 20e siècle est présentée.

A côté des 14 tombes communes dans lesquelles sont ensevelies les 300.000 morts de cette région, se dresse un mur mémoriel sur lequel 2.000 noms de victimes sont retranscrits, nommés par les rescapés et leurs voisins. La liste reste ouverte à l’identification d’autres victimes. Un jardin de la mémoire permet aux visiteurs de se recueillir.

Le Mémorial de Gisozi est également un centre de documentation et de recherche sur le génocide des Tutsi au Rwanda accessible aux chercheurs rwandais et internationaux. Parallèlement, une équipe pédagogique mène un projet d’éducation à la citoyenneté destiné aux élèves rwandais.

Enfin, un auditorium en plein air permet d’accueillir des spectacles mémoriels.

Chaque année, en avril, les commémorations nationales débutent à Gisozi.

 

Après la visite du Mémorial de Gisozi, notre groupe a assisté à un spectacle mémoriel dans le cadre de la 25e commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda. Ce spectacle est réalisé par les jeunes rescapés de l’Association des étudiants rescapés du génocide (AERG). Leur mise en scène illustre les outils avec lesquels les Tutsi ont été assassinés, principalement la machette. Les branches de l’arbre coupées symbolisent les victimes. Lorsque les acteurs relient les branches coupées à l’arbre, ils expriment ce qu’ils sont, des enfants rescapés qui vont grandir et transmettre la mémoire de leurs parents et de leur vécu. Le chant qui accompagne ce spectacle dit : « J’ai tant de questions. A qui puis-je poser ces questions qui me taraudent ? Ceux qui étaient supposés me répondre ont tous été assassinés. Celui qui ne l’a pas été par une machette, l’a été par un gourdin et beaucoup d’autres ont été dévorés par les bêtes sauvages. »